Javier Balmaseda dans son atelier à Andorre-la-Vieille
Javier Balmaseda dans son atelier à Andorre-la-Vieille (2022)

 

 

 

 

 

 

 

Javier Balmaseda est né à Cienfuegos (Cuba) le 25 décembre 1971, d’une mère institutrice et d’un père mécanicien.

Très jeune, il est attiré par le dessin et dès 1982, il fréquente, d’abord comme auditeur libre, puis comme élève, l’École d’art “Rolando Escadó” dans sa ville natale.

C’est là qu’il s’initie aux techniques de l’art (peinture, sculpture, gravure, dessin) et à l’histoire de l’art. 

Suite à une sélection nationale, il entre en 1986 à l’Escuela Nacional de Artes Plásticas (ENAP) de La Havanne, avec comme spécialité la sculpture.

Après son service militaire (obligatoire), il enseigne à partir de 1994 à l’ENAP. De cette époque datent ses premières oeuvres emblématiques, “Acorazados” (“Cuirassés”, 1994)  et “Homanaje a Mondrian” (1995)

En 1995, il entre à l’Instituto Superior de Arte de La Havane. 

Les oeuvres de cette époque traduisent sa vision de l’ambivalence  du phénomène de l’immigration, à la fois rêve idyllique et mouvement fataliste qui caractérise l’humanité.

Se sentant à l’étroit sur son île de Cuba, Javier Balmaseda se décide à franchir le pas en 1999  et à venir s’établir en Europe. Son point de chute est la principauté d’Andorre où il s’établit et où il travaille dans son atelier depuis plus de vingt ans.

En 2013 la qualité de son travail artistique l’amène à être choisi pour représenter Andorre à la 55e Biennale de Venise, avec une oeuvre qui comme tant d’autres chez lui, puise aussi ses racines dans son vécu à Cuba. “Fixed in Contemporaneity” est en effet une installation composée de dix chevaux aux jambes coupées, maintenus par des vérins hydrauliques qui servent d’ordinaire à soutenir des véhicules en réparation dans les ateliers de mécanique. Ces jambes coupées font référence à une pratique clandestine à Cuba, où des chevaux étaient abattus à la sauvette par des gens poussés par la faim. Et parfois, on se contentait de couper les jarrets des bêtes, d’où l’expression macabre “quitar las ruedas” – retirer les roues … des chevaux.

En 2014-2016, Javier Balmaseda participe au projet de dimension européenne “Pepe Carvalho” dédié à l’écrivain catalan Manuel Vázquez Montalbán. 

En 2018, il est l’un des artistes du projet “Gainsbourg Still Alife” lancé par le photographe Roberto Battistini. 

Toujours en 2018, Javier Balmaseda crée “La ruta migratoria”, une immense composition de milliers de crabes en céramique, tous individualisés et faits à la main, pour bien marquer l’individualité de chaque migrant sur la route vers un monde meilleur.

Javier Balmaseda est un artiste qui tout au long de son oeuvre n’a cessé de tracer les contours de la dignité humaine, en insistant sur l’unicité de chaque individu qui compose l’humanité. Il met un soin particulier à transposer ses idées, tout d’abord dans le dessin, puis en les projetant dans l’espace, dans des installations qui ne sont pas sans rappeler la parodie savante d’un James Joyce.

Le catalogue de l’exposition comprend une biographie plus détaillée de l’artiste, accompagnée de réflexions inédites sur son parcours et sur son oeuvre par Balmaseda lui-même : “Points de trajectoire. Balmaseda par Balmaseda”.