Celui qui connaît lumière tantôt minérale tantôt tamisée par la végétation de la Cantabrie profonde, celle des sources de l’Èbre, le plus espagnol des fleuves de la péninsule ibérique, ne peut qu’associer l’artiste espagnol Jorge Ruiz Quintana à ce territoire de moyenne montagne dont la principale agglomération est la petite ville de Reinosa, où le peintre et dessinateur humoristique vit et travaille.
La peinture de Jorge Ruiz Quintana est à la fois forte et retenue, l’artiste ne ménageant aucun vide ni aucun flottement, comme si l’étendue et la matière ne faisaient qu’une et que l’écoulement lent des formes, leur fluidité résultaient d’une tendance des objets à adopter continuellement de nouveaux équilibres.
Quintana ne se refuse pas à la figuration, mais la plupart des œuvres sont résolument non-figuratives, tout en jouant de la paréidolie. Barques, tables, mannequins, formes cellulaires et réminiscences végétales se partagent l’espace et s’échangent comme par osmose les couleurs.
Ces couleurs de Jorge Ruíz Quintana n’ont pas l’éclat primaire auquel on associe tellement souvent la peinture espagnole moderne et contemporaine au Nord des Pyrénées. Elles ont un aspect puisant dans les strates les plus inattendues de l’arc-en-ciel, jouant de la nostalgie de lumières perdues, à la fois douces et chaudes, comme la lumière du crépuscule traverserait des vitraux. Les peintures de Jorge Ruíz Quintana seraient d’ailleurs de magnifiques canevas pour des vitraux !
Il est toujours délicat de comparer une peinture d’aujourd’hui avec celle d’une autre époque, le risque est trop important de faire passer un artiste de nos jours pour un épigone. Mais comment ne pas comparer la démarche artistique de Jorge Ruiz Quintana à celle d’un Maurice Estève ou à celle d’un Francis Montanier, parmi les meilleurs de la grande École de Paris ? Comme eux, notre artiste applique une grammaire de la composition qui ne le contraint pas à choisir entre la forme et la matière, entre la figure et la couleur, mais qui lui permet de créer des œuvres qui ont la grande vertu de durer dans le regard de celui qui les découvre.
Les peintures de Jorge Ruiz Quintana méritaient en tout cas de descendre le cours de l’Èbre et de passer le détroit de Gibraltar. La galerie Caléidoscopes est heureuse de pouvoir accueillir et faire découvrir à son public un artiste dont l’art fait tout simplement du bien au spectateur.
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